En une journée, tout se joue. Une seule journée dont dépend une grande partie de l’alimentation du troupeau sur une année entière !

Jour d’ensilage. Vos pratiques vont déterminer si les pertes d’un silo en matière sèche seront de 20-25% ou bien de seulement 5%, si la qualité sera au rendez-vous et si la ration se consommera bien. Il est impératif de ne rien laisser au hasard lors du chantier de récolte et de confection du silo. Un chantier sous la responsabilité de l’éleveur, le seul et véritable décisionnaire du bon déroulement de celui-ci.

 

 

Les astuces au champ avant le chantier

Observer ses parcelles de maïs avant la récolte est indispensable pour bien régler l’ensileuse et pour prévoir la manière dont l’ensilage va se conserver ou se consommer.

 

 

Les trois règles d’or de la récolte

1. Récolter l’hybride implanté au bon stade physiologique, c’est maximiser le rendement, la valeur alimentaire et la facilité de tassage. Un taux de 32-33% de matière sèche reste le meilleur compromis entre rendement, digestibilité tiges/feuilles et grains pour les cornés-dentés, hybrides utilisés classiquement. Cette plage de taux peut être rallongée en fonction de la capacité de la variété à rester verte, appelée « stay green », et de la texture de son amidon.

2. Couper à la bonne hauteur. Tout le monde ne peut pas se permettre de couper à 50 cm pour concentrer l’énergie du maïs. En effet, la partie basses des tiges est souvent très lignifiée, donc peu digestible. En revanche, ne pas descendre en dessous de 15 cm de hauteur de coupe est nécessaire. Ainsi, la partie la plus lignifiée des tiges reste au champ et on limite le risque de contamination du silo par les butyriques.

3. Adapter la finesse de hachage au stade du maïs et à la ration, et bien éclater le grain. Plus le maïs sera sec, plus il faudra couper court. Pour un ensilage classique (hors Shredlage®), les petites particules (<0,8 cm) seront importantes pour la qualité de tassage. Elles représentent 30 à 40% de l’ensilage. Les particules moyennes (0,8 à 2 cm), qui composent 45 à 65% de l’ensilage, favoriseront la rumination. Enfin les particules les plus grandes (>2cm) ne doivent pas excéder 8% dans l’ensilage.

 

 

Les trois règles d’or de la confection du silo

  1. « Tasser, tasser et encore tasser ». Les débits de chantiers sont de plus en plus importants. Le(s) tasseur(s) a/ont un rôle primordial. Ensiler avec une 12 ou 16 rangs, quand on ne peut pas « suivre au tas », aura un impact direct sur les pertes de matière sèche. Au moins 220 kg MS/m3 : c’est l’objectif de tassage pour le maïs, avec un optimum de 240 kg MS/m3. Les pertes diminuent de 5 % entre un silo tassé à 160 kg MS/m3 et un autre à 255 kg MS/m3. Ces 5 % pourraient être précieux pour assurer la transition avec la future récolte. Les différentes moisissures des silos (fusarium, geotrichum,monascus, pour les plus répandues) sont de véritables témoins d’un défaut de tassage; elles ne sont pas la cause de l’instabilité aérobie mais bien la conséquence de celle-ci.
  2. Rester raisonnable dans l’épaisseur des couches, 15-20 cm maximum, et veiller à la propreté autour et sur le silo. Les particules de terre sont souvent vectrices de clostridies (connues aussi sous le nom de butyriques). Celles-ci se développeront en conditions anaérobies et dégraderont les protéines.
  3. Couvrir rapidement et hermétiquement le silo. Le double bâchage (40 microns et 150 microns) est une excellente solution. La bâche la plus fine permet de coller au mieux au silo. Celle de 150 microns sécurise la couverture et limite les échanges gazeux. La rapidité de bâchage est tout aussi importante. En effet, la pose immédiate de la bâche limite la phase aérobie à 6 heures environ. Si la bâche est posée le lendemain, cette phase aérobie approche les 72 heures ! Chaque heure passée avec de l’oxygène sous la bâche permet aux levures et coliformes de se développer. Au contraire, les bactéries lactiques en charge de l’acidification du silo ne pourront débuter leur travail qu’en anaérobie.

Les micro-organismes transforment les sucres en acides, alcools… Après la fermeture du silo, différents micro-organismes entreront en activité, favorable ou non à l’acidification et à la stabilité du silo. La plupart d’entre eux consomment les sucres du fourrage pour les transformer en acides et/ou en alcools.

L’impact sur la stabilité physico-chimique de l’ensilage sera très distinct selon la nature des acides et des alcools produits. Par exemple, l’acide lactique a le plus fort pouvoir acidifiant. Celui de l’acide acétique est moins élevé. En quantité modérée, l’acide acétique sera un puissant antifongique pour éviter les reprises de fermentations à l’ouverture du silo. Mais en forte quantité, il donnera de l’inappétence.

Concernant les alcools, la production de mono-propylène glycol, fameux précurseur de glucose, améliorera la disponibilité énergétique du fourrage. Au contraire, la production d’éthanol sera à l’origine de pertes de matière sèche et de risques d’échauffements (Tableau 1).

 

 

Les additifs d’ensilage : actions et intérêts

L’objectif des additifs est d’enrichir l’ensilage en bactéries lactiques. Une fois dans le milieu, celles-ci sont sélectionnées pour leur vitalité, c’est-à-dire pour leur capacité à se multiplier de manière exponentielle. L’association efficace de bactéries homo et hétérofermentaires permet une triple action :

Cette triple action permet de réduire d’au moins 7 % les pertes de matière sèche.

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