En France près de 41% des rations vaches laitières contiennent plus de 25% d’herbe. L’herbe est utilisée sous différentes formes : en vert (pâturage, affourragement) ou conservées (ensilage, foin, enrubannage)..
Ce constat s’explique par la volonté des éleveurs à mieux s’armer face à la volatilité du prix du lait et des aliments. L’herbe est aussi une réelle opportunité de renforcer l’autonomie protéique, pour trois éleveurs sur quatre. Cependant, elle n’est pas sans risque et nécessite des réajustements au niveau de la ration.
L’herbe est une source de matières azotées pour les vaches laitières. Plusieurs paramètres influencent sa valeur alimentaire :
Connaitre ces paramètres ne suffit pas à bien exploiter et valoriser l’herbe : il faut prendre en compte les risques liés aux excès d’azote soluble ou de certains minéraux.
Certains fourrages sont particulièrement riches en protéines rapidement dégradables dans le rumen : l’herbe jeune, les ensilages d’herbe et de luzerne, les regains et le colza fourrager… Les rations contenant de l’herbe entrainent parfois une concentration élevée en ammoniaque dans le rumen. Le foie détoxifie l’excès d’ammoniaque en le transformant en urée. Cette dégradation contribue à augmenter le niveau d’urée dans le sang et les besoins en énergie. La mobilisation de cette dernière se fait au détriment de l’énergie disponible pour la lactation. Il est alors crucial de contrôler l’apport énergétique de la ration pour valoriser l’azote dégradable.
L’excès sanguin d’urée provoque souvent une chute de la fertilité, avec une mortalité embryonnaire plus élevée, une baisse de la réussite en IA et une durée plus longue de l’intervalle vêlage-vêlage.
Les rations riches en herbe présentent des excès en potassium et en fer. Cela peut induire secondairement une réduction de l’absorption du magnésium et des déficits importants en soufre, sodium, zinc et cuivre (cf tableau 2). Le déficit en magnésium se traduit par une chute de sa concentration sanguine et peut aboutir à une tétanie d’herbe : signes nerveux, tremblements, raideur dans la démarche et parfois mort de la vache. Une complémentation minérale des rations riches en herbe s’impose pour réduire ces risques de déficit.Pour piloter votre ration, contacter votre technico-commercial Neolait.
La ration 1 présente une valeur Balproru (Balance protéique du rumen) élevée. Cela correspond à un apport excessif d’azote dégradable au niveau du rumen. La teneur en urée dans le lait, traduisant une moindre valorisation de l’urée dans le système digestif, augmente en conséquence.L’apport d’énergie par la substitution d’un kilogramme de tourteau de soja par de l’orge et l’ajout d’un aliment complémentaire à base d’argiles et de saponines permet d’améliorer la valorisation de l’azote dégradable. Cela entraine une diminution de la Balproru et une augmentation de la production laitière permise par l’énergie (ration 2). En pratique, cela permet une meilleure efficacité alimentaire, une diminution du risque des problèmes de fertilité et surtout une meilleure marge sur coût alimentaire.
La qualité microbiologique du lait
15.03.2023
La BACA, un indicateur pour bien gérer la préparation des vêlages
13.02.2023
La réduction des gaz à effets de serre se valorise
28.07.2022